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Points de cerise violette
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Points de cerise violette
19 novembre 2014

"Fiston, Fifille et compagnie " , extraits

 

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 Avec l'aimable autorisation de l'auteur , Abdelkarim Belkassem . Des extraits de son dernier roman .

Extraits pages 6 et 7 

[...]Le vent est passé et tout à coup, un mouvement. Pas dans les branches, cette fois, mais au pied de l’arbre, dans l’herbe.
Je me retourne, sans bruit, puis je m’immobilise. Juste ma respiration et je guette à nouveau .
Les feuilles bougent et des yeux apparaissent ! Ils observent. Une patte sort puis une deuxième. Enfin la tête et le corps, la queue bat les tiges des plantes.

- Tiens donc ! C’est Aînesse, la chatte de notre voisin . C’est une femelle très âgée, la doyenne du quartier. Elle est un peu grosse, très poilue, de couleur grise. C’est une chatte gentille qui ne griffe pas. Aucune peur chez elle, confiante. Quand elle reconnait les gens à leur odeur, elle avance vers eux, frotte sa tête puis le corps et l’arrière-train ensuite.

- Elle marque son territoire ! dit Violette l’experte.

- Ah oui ,dis-je. Elle a besoin de me salir et de me mettre de la mauvaise odeur pour me connaitre. Elle n’en a pas besoin, je la connais, moi, sans la renifler !

Ce qui est vrai ! Dès que j’ai vu sa tête entre les arbustes du jardin, je l’ai reconnue. C’est la minouch Aînesse ! Elle regarde encore avant de s’avancer. Elle connait bien le jardin et il est à elle. Je n’ai pas de chat et j’en veux pas . Je suis occupé et je peux pas être responsable d’un être vivant ! Ni chat, ni chien et je le dis à Violette !
- Je n’ai pas joué toutes mes cartes ! dit-elle d’un ton menaçant .

La chatte avance encore et encore. Elle regarde et renifle. Ici , un chat est passé, il a laissé sa trace et son odeur. Elle hume encore et cherche s’il est encore là !
- Ah, l’idiot ! dit-elle. Il a pissé ici. Il croit qu’il va me faire peur. Si je le trouve, ce sera la guerre de cent ans entre les Français et les Anglais ! dit Aînesse.

Elle s’en fiche de la statue derrière la fenêtre. Tant que celle-ci ne bouge pas, elle n’a rien à craindre. Elle se tient à distance, ça ne la dérange pas qu’elle soit là .

- C’est vrai qu’elle est différente ! Mais peu importe, je suis là pour surmonter les difficultés et lui, c’est l’un des obstacles à franchir ! pense Aînesse, la chatte du voisin .

L’homme est toujours immobile pour ne pas la déranger Il veut que la chatte s’approche pour observer ses réactions et sa façon de marcher. Ça l’occupe, il n’a que ça à faire en ce moment précis.
C’est son passe temps ou alors c’est le seul visiteur qu’il voit dans la journée ! Il s’occupe. Il a pensé faire comme les naturalistes qui étudient les animaux en pleine forêt . Ils observent des dizaines d’heures, à plat ventre dans l’herbe, dans le froid ou sous le soleil. Ce qu’ils veulent c’est avoir des informations ou prendre des clichés .
Notre homme, derrière les carreaux, est un amateur ou quelqu’un de curieux qui aime bien apprendre et découvrir .
L’observation des animaux donne de bonnes idées même sur le monde humain. Des choses qu’on ne peut pas réaliser, nous les hommes. Les animaux ont un instinct plus fort que le nôtre. Avec notre vie quotidienne et sa routine, on a oublié la bonne façon de vive avec notre environnement et les animaux nous en apprennent les mystères !
L’homme s’amuse bien aussi et Aînesse ne le sait pas. Il sourit discrètement. Il a soupiré légèrement alors la chatte a fait un bond en arrière !

- Dis donc ! La mémère sent même ma respiration. Le mouvement de mes poumons à cette distance, elle l’entend. Je vais profiter de cet instant pour bouger un peu ! Je suis resté longtemps statique, mes os me font mal, il faut que je change de position.

- Ce n’est pas un meuble ! dit la chatte. Ni un mur. C’est un prédateur qui bouge. Que pense-t-il ? Il veut m’attaquer ou quoi ? Il faut que je fasse attention, ne pas m’approcher…

- Ne t’inquiète pas, Aînesse ! dit l’homme. Je connais même ton nom. J’entends ton maître, mon voisin, quand il t’appelle. Je suis aussi un ami , je ne te ferai pas de mal.[...]

 

Extrait pages 58 , 59 , 60 , 61

   Quand j’ai enfin compris le comportement des oiseaux , j’ai commencé à chercher les nids. Ce sont ceux des merles. Nous en avions beaucoup avant l’arrivée de mon chat Fiston, le tigre, comme je l’appelle .

L’histoire de son arrivée est un mythe des mille et une nuits. Quelque chose d’imprévu, un destin écrit par le ciel .
Sa mère était un don du ciel aussi.

Ma femme me demandait toujours d’adopter un chat ou un chien et moi je refusais  ! Ma femme et ses amies m’appellent d’ailleurs «  Monsieur , J’en veux pas » et elles ont raison !
Je ne veux pas d’animal, ni chat, ni chien à la suite de mauvais souvenirs dans la famille, c’est tout .

A commencer par ma grand-mère qui détestait les chats . Ils lui volaient ses morceaux de viande et elle passait sa vie à chasser le chat. C’est son pire ennemi. Chez elle, il n’y en avait pas et elle n’en a jamais eu .
Elle n’aimait pas non plus les chiens !
Son grand père, un saint , ne les aimait pas et il avait demandé à ses descendants ne pas en avoir.

Une histoire l’évoque ainsi que ses miracles. Elle raconte qu’il avait une chienne qui le poursuivait partout et voyageait avec lui. Il disait que sa chienne était un marid, un djinn , comme on dit en arabe. Quand le grand-père circulait, elle l’accompagnait . La chienne le suivait à distance, tout doucement. Les périples se faisaient à pied entre les villes et les villages du Maroc.

Un jour alors qu’il était retourné chez lui, il a ressenti une faim de loup et a demandé à sa femme de lui préparer un plat . La femme a cuisiné un repas avec juste un petit morceau de viande sur les légumes et le couscous. Le saint homme a commencé à manger son repas et ne l’a pas quitté avant que tout soit terminé et qu’il n’y ait plus une seule graine de couscous. La petite chienne le regardait sans bouger ! Elle n’a rien réclamé mais quand il a fini son repas , l’animal lui a parlé comme un humain ! La chienne lui a fait remarquer qu’elle a voyagé , comme lui, qu’elle a eu faim , elle aussi mais quand le repas a été prêt le saint homme a mangé seul et n’a rien donné à sa compagne de voyage.
Le grand-père a demandé à sa femme de lui cuire une deuxième plat, le même que celui qu’il avait eu. La femme s’est étonnée car il n’avait pas l’habitude de manger autant. Elle se demandait ce qu’il lui arrivait et regardait si quelque chose lui avait échappé .
La femme est repartie à sa cuisine, a préparé un nouveau plat et une heure après, elle a apporté le repas et s’est éloignée. Le saint homme a dit à la chienne de manger et quand elle a fini son repas il lui a demandé de quitter la maison et de ne plus jamais revenir. La chienne est partie à trois cents mètres de la chaumière avant de disparaitre dans la nature. Elle ne pouvait pas contrarier son maître par peur de son pouvoir à commander les djinn. C’est l’histoire de ma grand-mère avec les chiens et les chats .

Ma mère n’était pas attentive au respect des ancêtres. On avait un chat et un chien à la maison. Parfois deux. Au-delà, ce n’était pas permis.
[...]

"Fiston , Fifille et compagnie ", Abdelkarim Belkassem

 

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Commentaires
K
Comme c'est bien raconté !<br /> <br /> Bravo Karim, bisous
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B
Merci les ami(e)s de votre soutient .Très belle journée à vous toutes et tous .
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M
c'est bien raconté et sensible,on est dans la scène sans souci (tant qu'on n'est aps dans la Seine....)....et j'allais oublier:c'est bien tapé aussi, je le vois d'ici^^
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M
c'est très agréable à lire... Bravo l'auteur... Bravo le correcteur !
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U
J'aime bien. ça sent un peu le vécu, non ? N'oublie pas de réclamer des droits d'utilisation de ton image :-)
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