La noce sur la côte
J'ai eu un coup de coeur pour cette très grande toile sous la verrière du Musée des Beaux-Arts de Rouen
"Un repas de noces à Yport" d'Albert Fourié (1854-1937) -1886 - Huile sur toile -2m45 x 3m55-
Ce témoignage de la vie normande dans la seconde moitié du XIXe siècle conserve aujourd’hui encore toute sa fraîcheur. En apparence anodin, certains ont décelé dans cette noce une réflexion sociologique et le tableau a acquis au fil du temps une immense célébrité.
C'est très vivant. On accusait à l’époque Albert Fourié, d’avoir travaillé en atelier à partir d’une photographie. Pourtant il en existe une, en plein air, de l’artiste à côté de son tableau inachevé.
Photo, Propriété de Francis Barjot, arrière-petit-fils du peintre
Cela illustre bien concurrence entre la peinture et la photographie, de son temps. Fourié aurait mis sa toile sous les arbres — comme sur la photographie retrouvée - afin de mieux reproduire sur le tableau les effets de lumière traversant le feuillage pour tomber en tâches sur la table du repas. Le peintre se rapproche certainement de la photographie par son souci de croquer les visages et les attitudes dans un instantané qui rappelle cette technique.
Cela incite de nombreux peintres à adopter l’impressionnisme. Pas Albert Fourié . Elève de Jean-Paul Laurens à l’Académie Julian, il restera fidèle à la tradition, mais il s’inspirera de la photographie tout en conservant de la douceur àsa toile.
Deux toiles tendues entre les pommiers improvisent une salle à manger dans le verger. La nappe blanche est chargée de flacons et la lumière passe entre les branches. Mais où est le marié ?
Citadins et campagnards sont représentés.
La petite fille en rose, fatiguée du long repas, joue avec les fleurs.
Le père s’est levé pour porter un toast avec la mariée.
Au bout de la table, en blouse et en casquette, des familiers participent à ce moment de bonheur.
Le marié ?
Lien : Simone Arèse raconte le tableau et le peintre ainsi que sa nouvelle sur le sujet
Yport (76)
Violette