La cloche des dockers
La cloche de ce beffroi au Havre (Seine-Maritime) a rythmé le travail des dockers de 1911 à 1962. A cette date, le nouveau statut des dockers a conduit à la construction d'un nouveau local d'embauche.
Cette cloche est conservée par l'Association Musée maritime et portuaire. du Havre.
Dans le quartier de l’Eure, en août 1911, des fêtes historiques furent organisées par l’Union des commerçants et industriels.
Berthe Lebas, reine du quartier, présidait ces fêtes. C’est elle qui inaugura quai de la Meuse la nouvelle cloche des dockers. En effet, une autre cloche était déjà en service, à la Manufacture des tabacs, quai Casimir-Delavigne. Pendant quelques années, les deux cloches fonctionnèrent en duo, avec un léger décalage.
Construit en 1911 par Jacquet, ingénieur, le campanile en briques et béton recouvert d’un dôme polygonal en zinc a abrité une cloche en bronze fondue à Annecy par les frères Paccard. Leurs noms sont inscrits sur la cloche avec ceux des responsables de la chambre de commerce de l’époque dont celui de Joannes Couvert.
Un escalier en vis est installé à l’intérieur de l’ouvrage.
Ce beffroi a rythmé les journées de travail du port, en sonnant 14 fois par jour, de 6h30 à 23h.
Actionnée par une corde, les trois sonneurs assuraient un service de 8 heures. Ils se relayaient de 6h à 14h, de 14h à 22h, puis de 23h à 6h du matin. La permanence de nuit avait été instaurée en 1947.
En 1962, quand l’embauche des dockers fut déplacée de la place Léon-Carlier au B.C.M.O., la cloche, d’utilité moindre, fut remplacée par une sonnerie électrique.
Le port du Havre a compté jusqu'à 8000 dockers.
Le campanile octogonal qui portait l’inscription "Pax et Labor" ne sonne plus.
La tour conservée, constitue un repère géographique et historique du quartier de l’Eure au Havre , au quai de la Meuse et témoigne du travail portuaire avant la mécanisation et la conteneurisation.
En 1993, le campanile fut réhabilité et refait à l’identique à l’initiative du port autonome. Il a été classé à l’inventaire général du patrimoine en 1997 comme témoin.
On a pu voir le beffroi au cinéma en 2001, dans le film "Ce qu'ils imaginent" d'Anne Théron avec Marie Trintignant.
Violette