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Points de cerise violette
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Points de cerise violette
11 août 2008

Un poète est parti

Mahmoud Darwich,  محمود درويش ,  est  parti rejoindre le monde de la poésie éternelle .

MDar

Traduction :

Serrez bien la corde autour de mes mains

Et empêchez moi d'écrire

Interdisez -moi d'avoir des cahiers

Et des cigarettes.

Et mettez de la terre sur ma bouche

La poésie reste le sang du coeur ...

Et le sel du pain ...

Et l'eau de l'oeil.

Elle s' écrit avec les ongles

et les pierres

et les sabres.

(Le sabre est un couteau courbe traditionnel )

mahmoud_Darwich

Je cite le quotidien "Libération " :

[...]

Considéré comme l'un des plus grands poètes arabes de sa génération, Mahmoud Darwich est né en 1941 à Al-Birweh, en Galilée, alors en Palestine sous mandat britannique et aujourd'hui dans l'Etat d'Israël.

Lors de la guerre israélo-arabe de 1948, ce village est rasé et ses habitants forcés à l'exil.

La famille Darwich s'enfuit au Liban, où elle restera un an, avant de rentrer clandestinement en Israël avec un statut précaire.

Au début des années 1970, il choisit l'exil. Il part pour Moscou étudier l'économie politique puis Le Caire en 1971.

A Beyrouth, en 1973, il travaille comme rédacteur en chef au Centre de recherche palestinien de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), rejoignant l'organisation alors en guerre avec Israël.

Après la guerre israélienne au Liban durant l'été 1982, qui a forcé la direction de l'OLP à trouver refuge à Tunis, Darwich reprend la route de l'exil: Le Caire, Tunis puis Paris.

En 1993, il démissionne de l'OLP pour protester contre les accords d'Oslo, estimant qu'ils n'apporteront pas une "paix juste" pour les Palestiniens.

En 1995, après l'avènement de l'Autorité palestinienne, il rentre sur sa terre: la bande de Gaza puis Ramallah.

En mai 1996, il est autorisé à fouler le sol d'Israël pour la première fois depuis son exil afin d'assister aux funérailles de l'écrivain arabe israélien Emile Habibi.

En juillet 2007, lors d'un récital donné en Israël, il ironise sur la prise du contrôle du mouvement islamiste Hamas de la bande de Gaza. "Nous avons triomphé. Gaza a gagné son indépendance de la Cisjordanie. Un seul peuple a désormais deux Etats, deux prisons qui ne se saluent pas. Nous sommes des victimes habillées en bourreaux", dit-il avec amertume.

Le poète critique également la "mentalité israélienne de ghetto" et la politique israélienne qui empêche la création d'un Etat palestinien viable.

Au festival des musiques du monde à Arles (sud-est de la France) en juillet dernier, il confiait préférer les thèmes universels de l'amour, la vie, la mort à ceux purement politiques de ses débuts et vouloir être lu "comme un poète", "pas comme une cause".

Nikon1_2651

Clic sur la photo

Monsieur Cerise enseignait la poésie de Mahmoud Darwich aux terminales de lycée à Safi . Ci -dessus un scan de la page du livre de littérature .

plume

"Quand les hommes pleurent "

Ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres

             
qui absorbent ma déchirure sur le passeport.

             
ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres

             
qui absorbent ma déchirure sur le passeport

             
ils exposaient ma déchirure aux touristes

             
collectionneurs de cartes postales

             
ils ne m'ont pas reconnu

             
ne laisse donc pas

             
ma paume sans soleil

             
car les arbres

             
me connaissent

             toutes les chansons de la pluie me connaissent

             ne me laisse pas aussi pâle que la Lune.

plume

Enfante-moi... enfante-moi (Lidinni),

              pour que je sache en quelle terre je mourrai
(Amoutou)

              et en quelle terre je ressusciterai
(Aeia).

             
(Salamoun) Paix sur toi qui prépare le feu

              du matin
(Sabahi), paix sur toi, paix sur toi

             
(Anahali) N'est-il pas venu le temps de t'offrir

              quelque présent, le temps de revenir à toi ?

plume

Tes cheveux sont-ils encore plus longs que notre vie

              (Omrina)
et les arbres des nuages qui te tendent le ciel

              pour se maintenir en vie ?
(Lyahya)

             
Enfante-moi, pour que je boive à ton sein le lait

             
du Pays (Elbiladi), que je reste enfant dans tes bras

             
jusqu'à la fin des temps (abdi l'abidine).

            
J'ai beaucoup vu ô mère, beaucoup vu (Raâytou).

             
Enfante-moi pour que je reste sur tes paumes

             
(Rahatayki). Chantes-tu et pleures-tu toujours

             
pour rien quand tu m'aimes (Lachayë).

             
Mère : j'ai égaré mes mains sur les hanches d'Ube

              femme chimérique
(Sarabin).

             
J'étreins le sable, j'étreins l'ombre (Dilla).

             
Puis-je revenir à toi, puis-je revenir à moi (ILaya) ?

             
Ta mère a une mère ; les figuiers du jardin

             
ont des nuages (Raymoun),

             
alors, ne me laisse pas seul, errant (Charidan),

              je veux tes mains pour porter mon cœ
ur (Kalbi).

              Je me languis du pain de ta voix, mère (Oummi)
!

             
Je me languis de tout. Je me languis de toi.

             
Je me languis de moi.
plume

Photos sur le site de Musiques du Monde .Festival d'Arles , juillet 2008

MD

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Commentaires
N
c'est de trés beaux textes, merci de nous les faire découvrir.<br /> <br /> bonne soirée Violette<br /> bises
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R
J'ai entendu ça aux infos hier mais en fait je ne le connaissais pas. Il faut dire que je ne lis pas de poésie.
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P
Oups... je viens de m'apercevoir qu'aucun de mes commentaires n'est passé depuis deux jours parce que je n'avais plus d'identité !<br /> <br /> Je dois avouer que je ne connaissais pas Mahmoud Darwich. La traduction que tu indiques me le fait regretter. Son départ sera l'occasion pour moi de découvrir son oeuvre.<br /> La mort d'un homme est toujours triste, celle d'un poète laisse un plus grand vide encore.<br /> La culture arabe est à la peine en ce moment.<br /> Il y a quelques jours disparaissait Youssef Chahine. C'est grâce à son "Destin" que j'ai commencé à m'intéresser à la poésie arabe.
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C
Je ne connaissais pas ce poète !!! Merci de nous le faire découvrir... Ces écrits resteront...<br /> <br /> Bizz :o)
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B
J'ai entendu çà hier, au revoir monsieur.........<br /> J'ai hésité à en parler, mais ce que je savais sur lui n'était pas assez, je me disais bien que monsieur Cerise en saurait plus, j'ai bien fait! <br /> Mais quelle tristesse................
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