Un nez artificiel
Je ne parle pas du remplacement de l'appendice nasal mais certains chercheurs ont le nez creux : une entreprise située à Grenoble a finalisé des détecteurs d’odeurs.
De la bonne conservation des aliments dans le frigo à la propreté des toilettes publiques, les exploitations sont immenses.
La startup Aryballe voulait venir en aide aux personnes souffrant d’anosmie. Ce trouble de l’odorat, qui se manifeste par un défaut de sensibilité aux odeurs, affecte 2% de la population française et jusqu’à 15% des seniors.
Tour de force technique, l’entreprise grenobloise a miniaturisé un enregistreur de laboratoire d’1 m3 en un petit détecteur portable avec écran. L'appareil pas plus gros qu’un aspirateur de table, pourra renifler les odeurs et signaler si le lait a tourné, si la soupe sent le moisi ou, plus grave, s’il y a une fuite de gaz. Sa commercialisation a débuté fin 2017.
Votre hotte de cuisine pourrait vous prévenir si votre steak brûle sur la poêle. Dans l’espace public, des détecteurs placés dans les toilettes publiques sentiront quand le seuil d’odeur acceptable est dépassé et préviendront l’équipe de nettoyage pour intervention.
[...]Les "nez électroniques" font leur apparition dans les smartphones. Ces dispositifs s'inspirent du système olfactif des animaux. Ils sont issus des recherches en nanotechnologies. Ces nouveaux capteurs identifient toutes sortes d’odeurs, les polluants, les explosifs et nous alerteront aussi en cas de maladies graves.
Depuis des années, les chercheurs en informatique travaillent à la mise au point de capteurs portatifs permettant de traiter et d’analyser les données issus de notre environnement immédiat. Des détecteurs qui complètent les 5 sens que nous possédons, c'est-à-dire voir, sentir, toucher, goûter et entendre.
Les systèmes de reconnaissance vocale sont bien aboutis, nous conversons sans problème avec nos ordinateurs ou nos smartphones qui nous comprennent parfaitement. Le toucher fonctionne à merveille sur les écrans tactiles des mobiles ou sur nos tablettes. Nos appareils sont dotés du sens de la vue grâce aux caméras et permettent aux systèmes de vidéosurveillance, avec leurs logiciels de reconnaissance des visages, de nous identifier.
Le goût aussi fait l’objet de recherche dans le domaine des interfaces homme-machine. Reste maintenant à mettre au point des détecteurs d’odeurs, qui devront reconnaître des polluants, repérer les traces aériennes d’explosifs ou de détecter la présence de gaz mortel inodore dans l’atmosphère. Les "nez électroniques ", déjà développés, sont destinés à des usages spécifiques, notamment militaires lors des opérations de déminage. Ils sont aussi utilisés par les agents de la sécurité civile dans les aéroports lors d’une alerte à la bombe.
Depuis peu, des micro-capteurs et diffuseurs d’odeurs sont intégrés à nos smartphones avec des applications comme l'oPhone, qui permettent d’envoyer des SMS agrémentés d'un parfum sélectionné par vos soins. Renifler de bons petits plats est aussi possible grâce au programme Smell-o-Vision pour recevoir sur son téléphone un aperçu olfactif des plats que propose le restaurant d’un grand chef étoilé espagnol. Dans les laboratoires, des puces capables d’analyser la composition chimique d’odeurs subtiles, aussi performantes que la truffe d’un chien, sont à l’étude. Elles présentent une sensibilité exceptionnelle, et décèlent en temps réel les changements du métabolisme de son porteur, mesurent par exemple son taux de glycémie ou d’alcoolémie. Des senseurs renifleurs universels qui permettront d’apprécier la qualité de l’air d’une ville, d’analyser la fraîcheur des aliments et de sentir votre haleine afin d’établir un diagnostic médical complet. Des nez électroniques 100% fiables bientôt dans nos smartphones qui, contrairement aux humains, n’ont aucune chance d’attraper, même au printemps, le rhume des foins."[...] in rfi.fr © 2018 Copyright RFI
oPhone, téléphone olfactif © 2018 Copyright RFI
Violette