Requiem pour les Ecrivains Combattants
Abdelkarim Belkassem était invité à honorer la mémoire des Ecrivains Combattants décédés dans l'année, lors d'une messe à l'église Saint Etienne du Mont à Paris 5 ème .
Sa fidèle assistante y était !
La messe était célébrée par le père Michel Viot , aumonier national des Anciens Combattants et de l'association et écrivain.
Saint Etienne du Mont est une églie située sur la Montagne Sainte Geneviève , en plein quartier latin à Paris 5ème.
A l’origine, église des saints Apôtres Pierre et Paul, construite sous le règne de Clovis et où furent enterrés le roi lui-même, son épouse Clotilde et sainte Geneviève. Elle devint au moyen âge, l’importante abbaye royale du même nom.
Au cours du XIIIe siècle, l’église de l’abbaye devint insuffisante et un second édifice fut édifié sous le patronage de saint Étienne, le premier des martyrs. Cette dernière fut elle-même reconstruite de 1492 à 1626, dans le contexte des guerres de religion. L’actuelle église Saint-Étienne était accolée à l’abbatiale Sainte-Geneviève.
En 1744, Louis XV décida de remplacer l’abbatiale, en mauvais état, par un édifice grandiose devenu, après maintes péripéties historiques, l’actuel Panthéon. L’abbatiale elle-même fut dévastée durant la révolution et les reliques de sainte Geneviève brûlées. Les bâtiments de l’abbaye furent transformés en lycée Henri-IV et l’abbatiale fut abattue en 1804 pour faire place à la rue Clovis ; il n’en reste que le clocher inclus dans l’enceinte du lycée.
Saint-Étienne du Mont hérita alors des reliques et du culte de sainte Geneviève.
Transition entre le gothique, sous sa forme dernière, le flamboyant, et la Renaissance influencée par l’Antiquité.
69 mètres x 25,5 mètres : le transept n’est pas saillant à l’extérieur, les bas-côtés sont très hauts.
La façade ( 1610 à 1622) est singulière : décor Renaissance, unique à Paris sinon en France,intègré à une structure héritée du Moyen Age, tripartite et élevée. Au premier niveau, le portail évoque un temple grec. Au sommet, un haut pinacle gothique.
Cette façade a été restaurée au XIXème siècle par l’architecte Baltard qui refit la statuaire détruite à la Révolution.
Le martyre de Saint Etienne
L’église fut complétée par la chapelle de la Vierge, située tout au fond dans l’axe, et construite en 1653, dans un style classique. Au chevet de l’église, un cloître à trois côtés, édifié entre 1605 et 1609, entourait un petit cimetière.
Dans le prolongement de l’église, un hôtel particulier fut construit par Louis d’Orléans, fils du Régent, qui en fit sa résidence. C’est l’actuel presbytère.
Sur un plan gothique d’origine, la décoration passe des arcs en ogive du choeur, à ceux en plein cintre de la nef avec une ornementation renaissance de plus en plus présente. Une élégante coursive fait le tour de l’église. La clé de voûte est caractéristique de ce mélange des influences.
Le jubé (début du XVIème), est le seul subsistant à Paris.
Au Moyen Age, le jubé est à la fois une barrière séparant le chœur, où se tiennent les religieux et les chanoines, de la nef où sont les simples laïcs, et une tribune d’où est proclamée la Sainte Parole (d’où son nom, correspondant au début de la prière par laquelle le lecteur demandait la bénédiction au prêtre : "jube, domine, benedicere…" Daigne me bénir, Seigneur….
Pour rendre le déroulement des cérémonies de la messe visible pour tous, la plupart des jubés disparaissent au XVIIIème.
Le Christ en croix qui surmonte le jubé, est oeuvre de Ulrich de Grienewald et provient de la chapelle de l’Ecole polytechnique, supprimée en 1830.
Père Michel Viot
Très impressionnée par la chaire (1651) à côté de laquelle j'étais assise. Elle remplaça le jubé pour la prédication. Art baroque. Les sculptures sont de Lestocard (élève de Sarazin) qui travailla sur des dessins de La Hire.
La cuve est soutenue par une puissante représentation de Samson. Les 7 statues féminines autour sont inspirées de la sculpture classique, représentent les vertus cardinales* et théologales**.
*la prudence, la tempérance, la force d'âme et la justice.
**la foi, l'espérance et la charité
Les panneaux qui entourent la chaire racontent l’histoire de saint Etienne, alternant avec des ovales représentant les évangélistes et deux grands Docteurs de l’Eglise, saint Jérôme et saint Augustin.
La chapelle Sainte-Geneviève.
Les reliques de la sainte ayant été brûlées pendant la Révolution de 1789 par la municipalité parisienne, et la châsse fondue, l’église accueille depuis le début du XIXe siècle des reliques de la sainte qui avaient été conservées dans d’autres églises depuis le IXe siècle. La grande châsse actuelle contient les pierres subsistantes du sarcophage d’origine où son corps avait été placé.
La chapelle, réalisée en 1853, est de style néo-gothique. Durant l'office de nombreuses personnes sont venues y prier et allumer des bougies.
Le buffet du grand orgue construit et sculpté en 1631 par Jehan Buron, maître menuisier. C’est le plus ancien de Paris et il nous est parvenu dans son état d’origine. Une partie des 7000 tuyaux, allant de 3 mm à 5,5 m de haut, est visible. Répartis en 90 jeux, ils placent cet orgue au 5ème rang parisien. La messe accompagnée de sa musique était magnifique.
Le philosophe Pascal (1623-1662) est enterré à Saint-Etienne du Mont. Les restes du dramaturge Racine (1639-1699) furent rapportés ici après la destruction de l’abbaye de Port-Royal des Champs.
Texte inspiré de la documentation de l'église.
J'ai rarement vu une aussi belle église.
Violette