Un dimanche à la campagne
La journée se montrait sous de beaux auspices. Un salon du livre déjà bien connu de Karim, un Pays de Bray enchanteur.
Déception à l'arrivée. La table réservée à son nom mesure 1m 20 et si nos calculs sont bons, il faut, pour la bonne visibilité, 0,15 cm X 21 livres = 3m15 .
Rester ? Partir ? Il n'est pas bon d'avoir des exigences et trop d'auteurs font profils bas, masochistes peu sûrs d'eux. C'est vrai qu'on le paie toujours .
Finalement par le désistement de certains, deux tables sont proposées.
Je plaide la cause d'autres auteurs aux nombreux livres et mes paroles sont détournées.
"Il ne veut pas de toi près de lui" à un auteur qui n'a-de visu-pas assez de place.
La compétence manquait et pourtant les associatifs ont la liste des publications de chacun. Il est de bon ton d'augmenter aussi le nombre d'auteurs ...Tant pis pour eux.
Nous savions que Karim serait une victime collatérale des conflits arabo-juifs et des attentats mais il a une capacité de résilience extraordinaire qui a encore fait ses preuves.
Des réflexions des organisateurs y compris à table, où on me dit qu'il n'est prévu qu'un repas par auteur ...J'en ai eu l'appétit coupé mais comme la cantine est loin du salon, je me suis sentie obligée de rester, incapable de faire la route de retour. Heureusement, en face de nous, la rencontre avec une romancière et son éditrice, bretonnes, a été un vrai bonheur d'intelligence et d'amabilité.
Toute la journée "mon" écrivain a été transparent sur le salon ...Il n'y a qu'une réponse à ce genre d'attitude, ignorer et ne plus le fréquenter.
Florilège :
- Pourquoi ne mettez-vous pas vos livres derrière vous dans un carton et vous faites du réassort au fur et à mesure ?"
- Je veux montrer chacun de mes livres !
- Il a emporté des cartons de livres, il croyait sans doute tout vendre ...
- 21 livres , ça prend de la place et au rythme où habituellement ils se dédicacent, il faut de la réserve ...
- Pourquoi ne pas emplier les livres ?
- C'est vrai que le plafond est très haut ...j'arriverai bien à en faire une colonne.
Journée triste, inutile, ennuyeuse où des promeneurs se sont baladés au chaud. Comme l'a dit une saleté immonde, " je n'achèterai jamais un livre qui porte un nom d'auteur arabe".
Ce serait un déshonneur de vous confier ce roman, sale raciste .
J'admire encore plus mon mari qui garde un sang-froid que je n'ai pas. Réfléchi, il ne sort pas de ses gonds mais n'en pense pas moins. Extravertie, je réplique plus vite que mon ombre mais ça me stresse beaucoup trop. Mon pacemaker n'a pas arrêté d'être au travail...
Après le salon, le trésorier de l'association nous a parlé du marché de Noël, au grand dam des organisateurs . Là il y a des tables 1m20 au prix de 12 €, au nombre souhaité. Tiens donc!
Nous avons fini notre journée par un tour auprès de la grande usine Danone . A voir demain.
Le matin c'était aussi ça . Une prémonition ?
Violette