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Points de cerise violette
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Points de cerise violette
22 février 2024

A Larache, au Maroc

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Sur le littoral nord-ouest du Maroc, entre Rabat et Tanger, des chercheurs ont, presque par hasard, fait une découverte exceptionnelle : des dizaines d’empreintes humaines fossilisées dans le sol, datant de plus de 90 000 ans ! Ils ont trouvé très précisément 85 traces de pieds d’Homo sapiens datant de la dernière période glaciaire, au pléistocène supérieur (entre 126 000 ans et 11 700 ans environ).

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( a ) Deux traces côte à côte en bas de la photo, qui représentent également un point de contrôle au sol (carton quadrillé) pour le levé GPS différentiel. ( b ) Deux voies transversales et photographie pour la modélisation de l’empreinte 3D. ( c ) à ( g ) Vue détaillée de quelques empreintes. Barres d’échelle blanche = 20 cm. in Scientifics Reports

Recherche conduite par une équipe internationale de scientifiques dirigée par Mouncef Sedrati, professeur agrégé de dynamique côtière et de géomorphologie, directeur du laboratoire Geo-Ocean à l’université Bretagne Sud, en partenariat avec des universitaires marocains et espagnols. 

 "Aucun site n’a été découvert en Afrique du Nord ou au sud de la Méditerranée. Le site marocain de Larache est une première mondiale ! " souligne Mouncef Sedrati.
Ces empreintes de pieds, réparties sur une surface d’environ 2 800 m² révèlent une des plus anciennes traces humaines au monde.

La découverte de telles traces livre nombre d’informations sur la biologie, la façon de se déplacer et même certains caractères sociaux des "marcheurs".  Elles constituent un matériel très utile en paléoanthropologie. L’analyse de la taille et de la profondeur de ces 85 empreintes très bien conservées a permis d’établir que leurs auteurs étaient au moins cinq Homo sapiens, dont des enfants, des adolescents et des adultes.

Selon le paléoanthropologue Jeremy Duveau (Musée de l’Homme, Université de Tübingen), l’analyse morphométrique des empreintes de pieds a permis d’estimer que ces empreintes ont été réalisées par des individus appartenant aux différentes classes d’âge, de l’enfant à l’adulte, avec une forte variation de taille (1,21-1,89 m).

"Le nombre d’empreintes en bon état de conservation est très important et leur âge est une originalité. Ce sont des Homo sapiens qui étaient au bord de ce littoral ; [...] À la différence d’un matériel archéologique qui informe sur un usage, ici on renseigne sur leur biologie, la morphologie et l’activité potentielle" explique Mouncef Sedrati. De plus," l’orientation des empreintes par rapport à la mer laisse présager une recherche de ressources marines ".

Si l’analyse des empreintes a déjà pu livrer plusieurs informations, cela est dû à leur préservation exceptionnelle attribuée à la situation de la plage sur une plateforme rocheuse couverte de sédiments argileux et à l’amplitude des marées qui ont aidé à les enfouir.

Cette recherche a d'abord été conduite sur le terrain,des mesures détaillées ont été effectuées en juillet 2022, "nous avons renforcé notre équipe de recherche avec des ichnologues* et des paléoanthropologues pour enrichir la pluridisciplinarité et pouvoir élucider les mystères de conservation des empreintes. Nous avons étudié les caractéristiques métriques des empreintes grâce à des mesures par GPS, drone, reconstitution 3D… afin de déterminer les caractéristiques biologiques des individus qui ont laissé les traces. Il y a eu aussi une analyse des sédiments pour expliquer les processus de conservation des empreintes ».

*paléontologues spécialisés dans l’étude des empreintes et traces fossiles  

Pour déterminer l’âge des empreintes, les chercheurs ont prélevé un échantillon de sédiment et réalisé une datation par luminescence stimulée optiquement, une technique qui consiste à déterminer quand des minéraux tels que le quartz ont été exposés à la lumière du soleil ou à la chaleur pour la dernière fois. Cela a permis de  les attribuer à des Homo sapiens. 

Les analyses se poursuivent, mais les chercheurs doivent se presser car la plate-forme rocheuse se détériore et pourrait entraîner la disparition du site et de ces traces si bien préservées jusqu’à aujourd’hui.
Les recherches à venir devraient permettre d’en apprendre plus sur les comportements et les caractéristiques biologiques des Homo sapiens ayant vécu il y a 100 000 ans dans cette zone géographique. "Nous n’avons traité et analysé qu’une partie des empreintes. Il y en a d’autres à étudier. Cela permettra de préciser au mieux la taille du groupement des Homo sapiens qui étaient sur site. Il y a aussi un grand travail à finaliser pour la reconstitution du paléoclimat de l’époque ", ajoute Mouncef Sedrati. Reste maintenant à construire le récit plus complet de ces ancestraux "marcheurs de Larache".

Article complet CC 

Violette

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Commentaires
L
Impressionnant !
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G
Heureusement que nous trouvons encore ce genre de découverte à notre époques.<br /> <br /> ;@)
Répondre
B
Je suis très impressionnée. Bisous
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